Point-virgule

A propos >> J'ai écrit cette nouvelle un jour, pour mon blog. Puis un autre jour de juin, je l'ai publiée. Encore une nouvelle bien trop spontanée pour que j'ai envie d'y toucher.

On aura beau vous le répéter, une fois, trois fois, trop de fois, ça ne rentrera pas. Vous avez été déçue, ça n’était pas la première fois, et probablement pas la dernière, mais vous ne pensiez pas que cette fois-ci serait si violente. Non, ce coup-ci est celui de trop. Vous n’avez qu’à vous coucher, passez votre tour et vous revivrez plus tard. Mieux vaut les parenthèses que les moments de trop gros n’importe quoi. Vous avez été déçue, vous n’aurez jamais cru que vous repasseriez par là. Vous avez encore reproduit ce même schéma identique, alors qu’il ne marche pas, vous le savez. Encore une fois vous vous sentez abandonnée, perdue, trompée. Le traître, hein ? Encore une fois, je sais. Vous allez mal et mes mots ne vous blesseront que plus, je comprends.

Vous avez été déçue, et ne croyez pas que je vais vous laisser vous en tirer comme ça. Croyez-vous qu’il est de me devoir de vous laisser seule, alors que vous êtes vide ? Me pensez-vous sérieusement si cruel, si inhumain ? Je suis passé par là, moi aussi. Vous avez tout donné, et encore une fois vous êtes parti dans la démesure. On aura beau vous le répéter que c’est trop, vous, vous n’aimez pas à moitié. Vous donnez tout votre être, tout ce que vous possédez à la personne aimée. Ce n’est jamais assez, il n’y a pas de limite à l’amour que vous donnez. Savez-vous qu’à force de vous faire avoir, d’être déçue, vous finirez vide de tout votre être, vos amours passés vous ayant volé chacun leur part ? Vous avez donné, une fois de plus, et une fois encore, vous n’avez rien reçu en échange. Vous avez essayé pourtant, oh oui vous avez essayé d’y croire, de faire en sorte que votre relation avec lui marche. Mais vous vous mentiez, vous saviez bien que vous n’étiez pas heureuse, et que votre avenir était de plus en plus sombre. Je sais, oui, je me doute de ce que vous endurez. Vous avez mal, vous avez si mal… Vous la sentez aussi, cette douleur dans la poitrine ? D’abord ce n’est rien, c’est supportable, mais ça grandit, ça vous envahit, ça vous empêche de respirer, de penser, et même de pleurer alors que ça ferait du bien… Vous êtes malade du cœur ma chère, et laissez-moi apaiser cette souffrance… Votre poitrine n’est plus qu’un souvenir, la douleur la remplacée. Vous êtes creuse, et jamais vous n’auriez pu imaginer que le creux pouvait faire si mal. Vous n’êtes plus entière, et vous avez peur, peur que le mal s’étende et que vous ne puissiez réfléchir, marcher, vivre. Tout est confus, tout n’est que douleur, oui, je le sais, je ne suis que trop souvent passé par là. Il faut que nous réussissions à arrêter ce mal qui vous paralyse et vous condamne, même si vous ne pensez plus que ça en vaut la peine. Vous êtes malade du cœur, si malade… Ne vous inquiétez pas. Vous êtes malade mon cœur, mais vous n’êtes pas la première. Ce mal est certes sans traitement et incurable dans certains cas, mais nous savons maintenant comment vivre avec. Vous verrez, ce ne sera plus qu’un mauvais souvenir, si vous me faites confiance.

Vous avez mal, si mal que vous ne ressentez plus rien. Est-ce la nuit ou le jour ? Fait-il beau aujourd’hui ? Quel jour sommes-nous ? Vous ne vivez déjà plus, mais tout n’est vraiment pas perdu. Je vous assure que d’où vous êtes -et Dieu seul sait dans quel abîme de souffrance vous vous trouvez- le seul chemin disponible est celui qui vous fait remonter. Ce n’est qu’une descente, trop douloureuse, j’en ai conscience. Je sais que mes mots vous font vomir que davantage, je sais que vous détestez que je vous rappelle la banalité de votre situation. Un chagrin d’amour, un de plus. Tout le monde y goûte, même les plus jeunes et les plus âgées, même ceux qui semblent hermétiques à toute forme d’amour, même ceux pour qui tout semble bien aller. Tout le monde en souffre, vous la première, ma belle. Vous avez si mal que vous ne voulez même plus essayer de vivre, et que chaque bouchée d’air vous semble un peu plus dure à avaler. Vous ne mangez plus et maigrissez à vue d’œil, vous voulez mourir l’air de rien, et que personne ne vous retrouve, jamais. Ou alors que tout le monde aille lui faire mal, à lui, lui qui est la cause de tout. Lui faire mal, si mal, lui rendre le mal qu’il vous a fait, et encore plus si toutefois c’est possible, et qu’il meure, qu’il meure comme il vous a tué d’amour, cet assassin. Vous ne voulez plus jamais qu’il vive, qu’il sourisse, non, ça lui ai interdit. Il n’en avait le droit que s’il était avec vous, vous étiez faits pour être ensemble après tout. Vous voulez qu’on lui efface sa tête trop angélique, son sourire trop séducteur. Jamais, jamais vous ne voulez plus qu’il approche une fille, ou même un homme, ou un quelconque animal qui pourrait lui apporter de l’amour d’une façon ou d’une autre. Cet homme-là mérite la prison pour son crime. Ce crime qui devrait être le plus sévèrement puni, le plus dangereux, le plus violent, celui qui fait couler le plus de larmes, de sang et d’encre.

Mais non, reprenez-vous. Vous ne voulez pas réellement tout ceci, et m’entendre évoquer ces atrocités ne vous fait souffrir encore plus. Non, vous ne voulez pas que je le critique, que je dise du mal de lui. Je le comprends, ma très chère, vous l’aimez encore, et vous ne voulez pas qu’on critique votre âme sœur. Et pourtant non. Non, ma chère, il est tant d’assumer la vérité. De l’entendre pour de vrai une fois pour toute, afin que vous ne saignez plus à chaque fois que quelqu’un vous la dira. Non, mon cœur, non, il ne vous aime pas, ou plus, mais la nuance n’a plus d’importance à l’heure qu’il est, non. Non, ce n’est pas votre âme sœur, ce ne l’a jamais été. Jamais. Vous n’étiez pas faits l’un pour l’autre, non, vraiment pas. Je sais qu’il vous faut quelqu’un de plus doux, de plus gentil avec vous.Il vous faut de la tendresse, afin de vous reconstruire, de goûter à nouveau à la vie. Je vous assure que ça en vaut la peine, elle a bon goût, cette vie. Si seulement vous preniez la peine d’arrêter de broyer ce noir, et de goûter du rose –ou bien du bleu- vous verriez que vous pouvez encore sentir le goût du bonheur. Il existe ! Je vous le promets, mon cœur. Vous êtes belle, encore très jeune, et vous ne vous êtes pas essayée au meilleur de l’amour. Tout sent meilleur, tout est fait pour vous soigner dans l’amour. Je sais que vous n’y croyez plus, et vous avez raison d’être méfiante. Vous ne voulez pas encore, encore et encore retomber dans le piège, et c’est une très bonne chose. Mais faire le serment d’abstinence à l’amour ne vous aidera pas. Non, il faut essayer encore, à nouveau et sans s’arrêter, mais il faut juste être plus prudent. Votre cœur est fragile, et chaque déception l’a affaibli. Il vous faut quelqu’un de bien, pas comme les autres.

Ne me grondez pas, je sais que vous l’aimez, vous l’aimez tant, si fort, je le sais bien. Je sais que vous ne supportez pas m’entendre dire de telles injures à son égard, vous préfèreriez mourir que de m’entendre continuer, je le sais. Mais il faut que vous le sachiez. Il faut que vous compreniez que vous n’êtes pas le monstre de cette histoire, non, ce n’est pas vous. Ce n’est probablement pas lui non plus, mais cessez d’en faire un Dieu et vous, une meurtrière. Non. Ce n’est pas ça. Tout s’est défait naturellement, avec violence, certes, mais comme il était normal que ça se défasse. Vous n’étiez pas faits pour aller ensemble, malgré les nombreuses heures de bonheur que vous avez partagées. C’était écrit. Il était dit que votre relation durerait tant de temps, et que cela finirait comme ça. Ne vous lamentez pas. Pleurez de joie pour le bonheur que vous avez pu en tirer, de cette relation. N’ayez crainte, si vous avez réussi à oublier les autres, ce dernier est également oubliable. Ce n’est qu’une question de temps et d’accompagnement. Laissez-moi vous accompagner.

Je vous aime bien, vous savez. Vous êtes belle, même quand vous pleurez, même quand vous êtes recroquevillée et morte d’amour. Vous êtes intéressante, et au fond de vous vous le savez, pour une fausse raison. Non, vous n’êtes pas intéressante parce que lui a été intéressé. Vous êtes intéressante parce que c’est dans votre sang, c’est comme ça, avec ou sans lui. Vous êtes merveilleuse, n’en doutez pas. Non, ne pleurez pas quand je vous le dis, vous l’êtes, c’est un fait. Ne vous dites pas que vous êtes sans saveur, et que c’est pour ça qu’il vous a quitté. Non, c’est faux. Je vous l’ai dit, vous n’y êtes pour rien. À la rigueur, vous êtes tous les deux fautifs. Mais ce n’est pas votre faute. Vous êtes merveilleuse.

Racontez-moi. Racontez-moi cette rupture. Racontez-moi votre aventure, je veux savoir, je veux vous connaître encore mieux. Je veux connaître les détails, tous. Je ne veux plus que vous souffriez, et ce n’est pas par cruauté que je vous demande de raconter, non, c’est pour mieux vous aider. Etait-il doux avec vous, du moins jusqu’à votre séparation ? Comment vous a-t-il détruit ? Mon amour, je peux l’être doux. Je peux réparer vos blessures. Je peux adoucir votre vie. Je peux vous offrir un grand amour sans la violence de la passion. Je peux vous offrir la sécurité d’une présence amoureuse à vos côtés jusqu’à la fin. Je peux vous promettre de toujours pardonner si vous m’expliquer. J’aimerais tant entendre le son de votre voix. J’aimerais tant l’entendre dire mon nom, l’entendre dire que vous essayerez d’aller mieux, que vous espérez vous relever. J’aimerais tellement, de tout mon cœur, de tout mon corps, voir ces lèvres me sourirent. Vous êtes si exceptionnelle quand vous souriez. Je vous aime, moi, Madame. J’aimerais tant que vous vous aimiez aussi, j’aimerais tant que vous croyez en la vie, encore une fois, s’il vous plait. Nous avons du temps devant nous, et la musique de vos beaux jours ne peut que revenir. On ne meurt pas d’amour, ma belle, si quelqu’un nous propose son épaule pour pleurer. Venez avec moi.