header
home cornelia black hollywood radio ask

LA BIENVENUE

Bonjour. Prends une chaise. Des gâteaux. Et du lait. Mets un peu de musique. Tiens, voilà mon chat. Tu vois ici, c'est chez moi. Il fait un peu froid, le toit a des fuites, mais c'est chez moi, allez, je te fais la visite. Qui sait, tu pourrais finir par aimer l'endroit.

Freak show

Capture d'images troublantes @ 6:34 pm, November 3, 2012. 7 vers de Rimbaud.

Avant les vacances, nos professeurs nous ont emmené plusieurs jours au Musée des Arts Forains. Le but était de faire un reportage, un repérage graphique et photographique de ce lieu atypique. J’ai donc mitraillé pendant trois jours le musée, en faisant un peu n’importe quoi, un peu n’importe comment.

Voici des gifs animés (un peu bancales parce que photographiés sans pied de caméra) que j’ai fait avec quelques unes des photos prises là-bas. Je les aime bien parce que 1) ce sont des gifs, vive les gifs 2) ça reflète plutôt bien l’angoisse et la sensation de vertige que m’inspirent ce lieu pourtant destiné au divertissement et au rire.

musée 1
musée 2
musée 3
musée 4
musée 5
musée 6
musée 7
musée 8
musée 9

J’espère vous revoir bientôt, bisous.

S'abonner au flux rss du blog. • En lire plus à propos de :
, .

Je parle par ta bouche et je ferme la mienne

Il y a un an je passais mon bac, ça me semble incroyablement loin, quand j’entends les terminales parler philosophie dans le métro, quand mon cousin me pose des questions par sms, c’est une autre vie, un autre temps, une autre personne.

A cette époque, je terminais péniblement mon second film, le plus important. J’étais aussi folle que le personnage que j’avais écrit, je parlais à travers sa bouche et fermais la mienne quand on se moquait de ma Clémentine, je me fantasmais une vie par procuration, même sa vie était mieux que la mienne, au moins était-elle belle, au moins avait-elle des amis, au moins était-elle persuadée d’être aimable et aimée.

Ce film, je l’ai fini, presque dans le sang et la sueur, en devenant complètement mon personnage, en m’isolant moi aussi dans mon délire, le délire de réussir à faire quelque chose qui en vaille la peine, le délire de finir un film entier seule, le délire de justifier d’avoir perdu à peu près tout, mes semblants d’amis, mes semblants d’activités.

Je l’ai fini et quand il a été fini, comme pour toutes les histoires que j’ai jamais écrit, il m’a semblé creux, vain, faux ; je me suis désespérée comme toujours d’avoir mis trop de moi dans le processus créatif, j’ai été honteuse le jour où il a été projeté d’en dire tant sur moi, et de dire le pire, toujours le pire.

Je l’ai fini avec une promesse de ne plus jamais y revenir, de laisser le cinéma derrière moi. J’avais été déçue encore une fois, alors j’ai abandonné, tu voulais que je fasse quoi ? Je fonctionne comme ça : excellence ou rien, avance avant que les autres se moquent. Je me demande encore pourquoi, suivant cette logique, j’ai encore la force et le goût à écrire des histoires, je proclame encore qu’un jour je publierais un livre. J’aurais bien aimé réaliser un film, tu vois, mais j’ai décidé, ce n’est pas pour moi.

C’est un film lointain. J’y ai passé un an dedans. Aujourd’hui je vais bien, je respire. Je me rends compte que je n’ai pas fait si mal, que je n’étais pas une victime et que je valais mieux. Je sais maintenant que j’étais mal entourée, non pas que ces personnes étaient méchantes, peu talentueuses ou obsolètes, juste que nous n’étions pas connectées. Un jour, Rukya m’a dit que quand elle avait rencontré Basil et Lieutenant, après seulement quelques semaines c’était comme si elles s’étaient toujours connues. Je connais maintenant ça : j’ai rencontré des gens extraordinaires depuis que ce film est achevé, je ne pourrais probablement plus jamais vivre sans eux, je ne m’imagine dans le monde adulte qu’avec eux à mes côtés, je les connais depuis peu et depuis si longtemps maintenant.

Depuis ce film, depuis Exposure, j’ai avancé sans regarder derrière, je me suis trouvée saine, je me suis trouvée belle, j’ai trouvé ma voie, je suis heureuse, heureuse, je suis loin de cet enfermement, de ce tournage étouffant où personne ne décidait rien mais où tout le monde imposait, je suis loin de ces 22m2 pour 7, de ces 12m2 pour 6, je suis tellement plus loin que maintenant je peux enfin regarder la scène entière, je peux regarder ce personnage autrement que comme un miroir, et je suis libre, libre d’être enfin ce que je veux.


Bonne chance à ceux qui passent leur BAC cette semaine. Bisous bisous.

S'abonner au flux rss du blog. • En lire plus à propos de :
, , , .

what makes you so proud?

Tu viens d’avoir dix-huit. C’est le début de la vie et tu es déjà si fatiguée. C’est une fatigue qui vient à un moment de la nuit. Toujours une seule et même image qui t’agresse. Elle a un goût d’angoisse. Tu sais qu’elle vient de la tête mais tu ne peux pas l’empêcher de descendre le long de la colonne, de toucher le cœur, d’attaquer les reins, de broyer les mollets. Elle pèse à chacun de tes pas. Elle s’accroche et tu t’y attaches. Elle te rend un peu spéciale. Elle t’appartient et tu la gardes comme un précieux secret.

C’est une fatigue qui se lit sur ton visage. Dans le miroir tu ne vois pas tes traits. Tu n’as pas de visage. Tu n’es jamais tout à fait ce que tu t’attendais à voir, tu es toujours un peu trop. Trop quelconque. Trop laide. Une seule constante : tu es toujours absente. Tu l’acceptes. Tu prends chaque jour des photos où tu n’es plus là. Grâce au regard de la machine tu appelles l’absence par ton nom. Et tu laisses dans ton sillage un peu plus de morceaux de ce que tu ne seras jamais. De tes phantasmes de gamine. De tes rêves d’idiote. Tu apprends à la dure à marcher sur un sol tangible. Ce n’est pas si grave. Ton reflet n’a pas de visage mais aujourd’hui tu es sûre qu’il sourit.

Tous les jours tu acceptes un peu plus ce corps qui t’étouffe. Il est la barrière qui t’éloigne de l’éternité. Il t’empêche de prendre les dimensions de l’univers. Tu es claustrophobe rien que d’y penser. Tu étouffes et suffoque. Tu n’es rien d’autre qu’un corps. Et ce corps absent finira dans une boîte. Et tu n’as plus que lui sur qui compter. Juste un corps. De là viennent et la fatigue et la mélancolie. De là la force de faire un pas de plus.

Tu en cherches chez les autres. Ta mélancolie n’est plus suffisante, tu dois te saisir de celle des autres, t’appuyer dessus, l’aduler. La musique qui vient du ciel. Les films qui sortent des viscères. Les textes de cerveaux malades. Les peintures des nerfs. Tu t’en nourris et tu copies. A ta façon tu reproduis.

Avec tes mains tu tentes de créer du sens. De transformer. De rendre tien. Le cerveau empoissonne toute ta spontanéité mais tu ne t’avoues pas vaincue. Chaque jour tu sors ta tête de l’eau, tu te dessines des contours, des lignes, un corps, ton corps, ta vie.

Dans la clarté éblouissante du nouveau jour qui se lève tu tentes de voir un peu d’espoir.

(pas bien sûre que tout ça soit approprié ou même intéressant pour mon prof de sciences humaines.)

S'abonner au flux rss du blog. • En lire plus à propos de :
, , , .

Le plus lâche

A temps

(more…)

S'abonner au flux rss du blog. • En lire plus à propos de :
, , , .

2010

Cette année n’a pas été des plus mémorables… Pourtant que je dois admettre que c’est celle qui a mélangé le plus admirablement bons et mauvais moments… Dans un ultime effort pour poster avant 2011, j’ai songé à un petit bilan. En 50 photos, maintenant, je vais vous montrer ce qu’était 2010 pour moi.

(more…)

S'abonner au flux rss du blog. • En lire plus à propos de : .

Retrospective. »

 

12.05 Entretien com Olivier de Serres
14.05 Entretien com Renoir
21.05 Entretien photo Renoir
22.05 Entretien com Boulogne
07.06 Résultats APB
08.06 Libération !

TO SEE/TO READ
No One Belongs Here More Than You // A La Recherche du Temps Perdu - Du côté de chez Swann (en cours) // Artemis Fowl 5 (en cours) 6 et 7

Portfolio Flickr Alivia Sita Zadri Rukya Basil Linciel Maybee Nicolas Angel Critiques de films